Dix faits surprenants et amusants sur la mer et les océans

Pourquoi un Conseil de déontologie journalistique et de médiation ?

Conseil de déontologie journalistique et de médiation
Conseil de déontologie journalistique et de médiation

Dans l'absolu, un journaliste qui fait convenablement son métier - je ne parle d'absolument aucun confrère ici - ne fait que rapporter des faits en les contextualisant et en mettant au clair tout conflit d'intérêts, financier ou non, avec le fait rapporté..

Pour un peu plus de clarté, imaginez un article sur le vin en Bourgogne. La plupart des journalistes vont parler de la taille des vignes, de leur croissance et des différents vins qui existent dans cette belle région. Ils citeront au passage 3 ou 4 appellations ou "châteaux", le plus souvent ceux qui ont répondu aux sollicitations de ce journaliste.

On peut parler, alors, d'information. Les choses sont rapportées  factuellement et chacun des interlocuteurs est traité sur un pied d'égalité, avec un temps de parole et de citation à peu près équivalent (l'équivalence absolue est difficile à obtenir).

Dans certains cas, un journaliste va parler de la taille des vignes, de leur croissance et des différents vins qui existent dans cette belle région. Il citera un seul château dans son reportage, en faisant parler le propriétaire de ce château. On peut alors s'interroger le pourquoi de cet unique interlocuteur. Il peut s'agir du représentant des viticulteurs de la région - donc une autorité sachant - ou du beau-père du journaliste en question.

C'est là qu'un comité d'éthique tel que le CDJM a son utilité. Cette capacité à dire, sur requête d'un spectateur ou d'un lecteur si ce journaliste, en ne faisant parler que son beau-père a enfreint la règle de neutralité "au mieux" (être le plus neutre possible dans le traitement de l'information) ou s'il a sciemment et volontairement fait de la publicité pour sa famille. Dans le premier cas, il a fait son travail et le hasard a fait les choses (prendre son beau-père comme interlocuteur), dans le second cas il a "franchi le rubicond" en passant du côté promotionnel (on parle là de publicité déguisée ou de publireportage) des choses.

C'est ce Comité qui, en toute indépendance et sans lien de subrogation dans la profession (ses avis ne sont que consultatifs) va statuer sur le caractère journalistique ou publicitaire de l'article. Dans le premier cas, rien à dire, dans le second cas, la règle déontologique veut que l'auteur du reportage informe ses spectateurs et ses lecteurs du caractère publicitaire.

Vous comprenez maintenant pour quelle raison les trains de publicité, à la télévision notamment, sont encadrés par une musique de fin et une musique de début. Ces mélodies, parfois amusantes à l'instar de ce que fait France 3 avec ses belettes - sont les délimiteurs de l'information et de la publicité.

Ce n'est, là, qu'un des exemples de l'utilité du conseil de déontologie. Il m'est arrivé à plusieurs reprises de saisir le comité à postériori (suite à des menaces de poursuite car j'avais voulu vérifier une de mes sources, base du travail de journaliste) comme à priori (droit ou on de faire parler un mineur à propos d'un sujet qui ne concerne que lui sans accord parental). A chaque fois, la réponse du comité est limpide et se borne à répèter ce qui permet de créer la confiance des lecteurs et des spectateurs : "Vous avez bien fait ou mal fait telle action" pour le premier cas "Vous prenez le risque d'enfreindre la responsabilité parentale ou Vous pouvez citer ce mineur en informant du refus des parents" dans le second cas.

Il ne s'agit pas d'un énième comité théodule à la française. C'est à mes yeux une instance vitale et majeure dans notre métier et dans l'image que nous donnons, en tant que journalistes, à la société d'elle-même. Certains médias, avides de nouvelles fraiches et ayant pour mission de remplir 24 heures d'antenne chaque jour tordent le bras à la fois à la déontologie et à leurs journalistes pour qu'un sujet soit couvert "avant les autres". C'est l'utilité de ce comité que de prendre le recul nécessaire pour s'exprimer, jamais dans le coeur de l'actualité.

Je vous invite aller lire le site du CDJM sur https://cdjm.org/