Dix faits surprenants et amusants sur la mer et les océans

Article libre et non publié : Que faire si un événement météorologique majeur est annoncé ?

Que faire si un événement météorologique majeur est annoncé ?

En cas d'évènement météorologique majeur, bon sang et logique valent mieux que courage et sang froid !


Il peut arriver, où qu'on se trouve à la surface du globe, que la météo devient une menace majeure, d’autant plus en bateau. Si la plus sage des précautions est de rester chez soi, il arrive que le choix n’existe simplement pas, car on est sur l’eau au cours de cet évènement.
Comment bien se préparer ? Comment communiquer ? Quels moyens s’assurer d’avoir ? Balayons un petit peu toutes ces questions pour mieux se préparer, au cas où 

L'échelle de Beaufort, référence universelle de la force des vents


De quoi parle-t-on

Un événement majeur n’est pas nécessairement une manifestation de grande ampleur de la météorologie. Il n’y a pas besoin de tomber à 900 Hpa avec un vent de force 10 pour qualifier une manifestation météorologique de majeure.

Ce sont la qualification, les habitudes, le courage, l’état de santé de l’équipage qui, en plus de l’état du bateau, de son gréement, de son gouvernail et de ses apparaux principaux qui rendra majeur ou pas cet évènement.

ette précision a son importance car, en mer, il n’y a pas de place à la prétention, la météo gagne toujours à la fin. Au contraire même, plus modeste sera le comportement, plus assuré sera le mauvais passage.

Donc, dès qu’arrive un temps qui vous démotive, le premier réflexe est simple … Fuyez ! Si vous en avez la possibilité, gagnez un abri, une zone de meilleures pressions ou contourner la zone de mauvais temps. Personne n’a envie de prendre de risque, à plus forte raison les amateurs. 

Et ceux qui se gargarisent au bar du port d’avoir vécu des tempêtes avec des vagues de 20 mètres n’ont en fait eu que de la chance de pouvoir encore en parler !

Savoir que l'événement va avoir lieu

Pour être au courant de l’arrivée d’un événement, il faut se tenir informé de la météo. C’est ici qu’on comprend à la fois les obligations d’emport d’un “moyen de réception des prévisions météorologiques” de la division 240 au-delà des 6 NM.



Cette limite est celle qui permet, dans un temps raisonnable, de regagner un abri et de mettre le bateau et l’équipage en sécurité.

Pour recevoir la météo, les solutions sont légion, depuis les sites internet gratuits dédiés jusqu’aux abonnements payants aux services de Météo France, chaque plaisancier a sa préférence.

Aviser ou pas l’entourage ? 

Lorsqu’arrive le mauvais temps, il y a du sens à aviser quelqu’un (un proche, un organisme de secours, le loueur du bateau …) de ce qu’il va se produire. Il faut, surtout s’il s’agit d’un proche ou de la famille, être aussi factuel que possible, sans rassurer ni inquiéter inutilement.

Une chose à faire avant le départ qui sera utile en pareille circonstance est d’imprimer une échelle beaufort, un bulletin météo, une proportion hauteur de vagues / hauteur totale du bateau (de la quille au nid de pie) pour être certain de parler “la même langue” avec ses interlocuteurs et qu’ils sont en mesure de se projeter dans l'événement que vous leur annoncez.

Sur le pont, rien ne traîne

Le premier réflexe est de faire en sorte que, sur le pont du bateau, rien qui ne soit absolument indispensable reste. Tout ce qui ne sert pas à la survie, à la flottaison du bateau ou à sa manœuvre doit être rangé à l’intérieur. 

Car tout, y compris le plus petit tabouret, peut devenir un redoutable projectile avec un vent violent. Et si ce projectile croise votre route, la conséquence peut être dramatique !

Ce qui reste sur le pont doit être sécurisé. C’est-à-dire la casquette bien fixée à “double tour”, les lignes de vie vérifiées, les gilets à poste et le radeau de survie “prêt à la percussion”.

A l’intérieur, tout ce qui peut se fixer est fixé

Dans le bateau, partez du principe que tout va bouger. Qu’il s’agisse de l’eau de consommation (qu’il faudra idéalement ballaster pour qu’elle soit équitablement répartie sur un multicoque), des boîtes de conserve, des couteaux ou des outils, ça va secouer.

Donc il faut penser à fixer, autant que possible, tout ce qui peut se transformer en projectile. Pour les boîtes de nourriture, il suffit de bien verrouiller coffres et placards. Pour les outils, un fil de fer pour fermer la caisse. Pour les couteaux et ustensiles de cuisine, tiroir fermé à double tour.

Conservez néanmoins du “confort” à portée de main. Selon vos goûts - et ceux de votre équipage - il peut s'agir de chocolat ou de fruits, mais pas d’alcool qui aura tendance à faire surévaluer ses capacités et ses conséquences. Et, évidemment, aucune substance illicite (cannabis ou autre) qui, elle, ira tromper votre perception des choses et de la situation.

Pendant l’évènement, se calfeutrer

Lorsque démarre le mauvais temps, les choses ne sont que très rarement binaires. La météo va se durcir, le ciel devient gris, l’humidité est présente. Selon qu’on soit en situation de haute ou de basse pression, on pourra sentir qu'il fait “lourd”. Ce sont autant de signaux à surveiller et à entendre, qui vont vous amener progressivement à bloquer la barre, mettre le bateau à la cape, rentrer dans le carré, fermer la trappe d’accès, vérifier que tous les panneaux de ponts, les fenêtres et autres hublots sont bien fermés et éventuellement protégés de l’extérieur.

C’est aussi le moment où il faut expliquer, aussi calmement que possible, à l’équipage que les heures à venir ne seront ni agréables ni plaisantes. Les sacs à vomi sont les bienvenus alors, même pour ceux qui se targuent de ne “jamais avoir le mal de mer”. A ce propos, pour éviter la propagation, sachez que l’odeur de vomi a tendance à donner envie de vomir. Donc autant fermer chaque sac utilisé hermétiquement. Et se mettre un petit peu de baume au camphre - si vous n’y êtes pas allergique - sous les narines aussi.

Pendant la tempête en elle-même, vous ne pourrez rien faire que laisser les choses se passer. Un livre, un film, une musique … Tout ce qui permettra de s’évader un petit peu et de penser à autre chose que le ballottement sera bienvenu. N’hésitez pas à plaisanter - sans sexisme ni jugement - avec l’équipage, rire permet de faire passer le temps plus agréablement.

Une fois passée la tempête

Lorsque la tempête est passée, vient le moment de l’état des lieux. Dans la plupart des cas, rien de grave ne sera abîmé ni cassé. Il n’empêche, tout a subi et le bateau aura reçu de nombreux chocs. Cet état des lieux est donc le moment idéal pour resserrer tout ce qui peut avoir pris un peu de jeu durant le coup de mer. Lignes de vie, enrouleurs, fixations de radeau ou de bouée couronne … Tout est à vérifier. Il se peut qu’une balise se soit décrochée et déclenchée, pensez à vérifier si celle qui était à l’extérieur - et qui y est bien sûr restée - est toujours présente.

La première chose à faire, rassurer. Rassurer l’équipage en lui faisant remarquer que c’est terminé, rassurer les proches qu’on avait prévenus et, enfin, contacter l’organisme de sauvetage pour indiquer que tout est OK pour vous, surtout dans le cas où une EPIRB s’est décrochée !

Prenez le temps de débriefer, c’est un terme à la mode, avec votre équipage, que chacun puisse à chaud, parler de son ressenti et de son expérience, de la manière dont il pensait qu’un tel aurait fait telle chose ou de la peur qu’il a eue lorsqu’il a cru que le bateau se retournait. Une règle, chaque parole a la même valeur et ne doit jamais être jugée. Si on peut expliquer pour quelle raison une action a été réalisée ainsi, on ne doit jamais se limiter à un “je sais ce que je fais”, qui est un jugement de la capacité de l’autre à faire.

Enfin, après un événement traumatisant, la règle du “ce qui se dit sur le bateau reste sur le bateau” peut être fixée, pour que la parole se libère.

Même s'ils ne s'expriment pas, les enfants présents à bord ont eux aussi vécu cet évènement, ne les oubliez pas !


Important, si des enfants sont présents durant cet événement, laissez-les parler et s’exprimer quand et comme ils en ont envie. Cela peut aller d’un coup de téléphone satellite à papy ou à mamy jusqu’à un dessin, peu importe, du moment que la parole sort et est entendue. Si l’enfant le demande, il peut aussi contacter un CROSS français (pas sur la ligne de secours) pour pouvoir parler à un inconnu de ce qu’il a vécu et “vider son sac” en n’ayant pas peur du jugement d’une personne proche. Evidemment, les opérateurs des CROSS ne sont pas des psychologues pour enfants, mais ils seront des oreilles toujours attentives aux détresses des autres.

Et si le bateau est à terre ou au port ?

Si le bateau est au port ou sur le terre-plein, nous vous recommandons quelques précautions. La première, resserrer les amarres, voir les doubler.. Ensuite, dégager du pont tout ce qui pourrait devenir un projectile et heurter votre bateau ou un voisin.

A terre aussi, une tempête peut faire des dégats !


Sur terre-plein, pensez à vérifier que les bers sont bien positionnés et verrouillés. Au besoin, allez retendre un peu le bout qui les solidarise entre eux. Si cela existe sur le terre-plein, rien n’empêche de passer des bouts dans les taquets et de les raccorder à des anneaux au sol pour éviter le basculement du bateau.

Et, au passage, pensez aux bateaux des copains qui habitent loin et qui ne pourraient pas, pour plein de raisons, se déplacer.

C’est ça, être Marin ! 

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