Dix faits surprenants et amusants sur la mer et les océans

Un journaliste peut il être polyvalent ?

Bonjour à toutes et à tous,

La polyvalence est elle possible pour un journaliste ?

Au cours d'une discussion, hier 17 mars, la remarque m'a été faite que je n'étais pas ta  passionné que cela par un de mes sujets de prédilection et que cela faisait de moi un journaliste polyvalent qui, je cite, "picore".

Je passerais sur le jugement du locuteur (quelle échelle est en place pour juger du niveau de passion pour l'aquariophilie par rapport à la passion pour la danse classique, je ne sais pas) mais je me pose la question de ce que cette personne entendait par "polyvalence".

Fort en tout mais bon en rien ?

Étymologiquement parlant, la polyvalence c'est avoir de la valeur en plusieurs choses. C'est donc un compliment en fait que d'être un polyvalent.  L'adjonction du "picorage" vient nuncer le propos et lui donner sa vraie valeur, vue par mon interlocuteur.

A ses yeux, parce que je ne pratique pas à fond telle ou telle chose, je n'ai pas de spécialité et donc pas de valeur intrinsèque.

Or, le métier de journaliste, justement, n'est pas d'être l'expert d'un sujet ou d'un autre. Il est d'aller chercher les informations, de les recouper, les hiérarchiser et les mettre en forme.

Le polyvalent n'existe heureusement pas

Pour aller chercher l'information, les informations, ce journaliste va s'appuyer sur un réseau d'interlocuteurs - le fameux carnet d'adresses - compétents dans un domaine en particulier. Chercheurs, sociologues, explorateurs, navigateurs ... Eux sont les spécialistes que nous "faisons parler" pour informer. 

Et, chose logique, eux-mêmes, bien que je respecte avec déférence leurs compétences respectives, ne sont pas polyvalents. Le chercheur va s'adjoindre les services d'un traducteur pour porter sa découverte dans une langue étrangère, le coureur au large ceux d'un routeur pour choisir les bonnes options météorologiques.

Et les spécialistes alors ?

Il existe néanmoins une catégorie bien particulière de journalistes qui se spécialise de façon particulièrement pointue sur un domaine. C'est un choix totalement respectable, mais qui enferme. Il enferme le journaliste dans un sujet unique (autrement il est un jour spécialiste en pêche à la ligne et le lendemain en politique intérieure de Biélorussie et il décrédibilise à la fois son propos et son metier) et, bien plus ennuyeux je crois, il donne au public à croire qu'il suffit de se proclamer spécialiste pour l'être.

Le journaliste a des compétences

Ce dont dispose le journaliste "généraliste" - terme plus approprié que polyvalent - est la capacité d'appliquer la même doctrine quel que soit le sujet abordé.

Cette doctrine, les anglo-saxons l'appellent les les 5 W. En Français, on parlera de Quoi, Qui, Où, Quand, Pourquoi.

C'est la capacité de répondre à ces questions sur chacun des sujets abordés qui caractérise le journaliste, pas la diversité ou l'uniformité des sujets traités, qui sont le plus souvent liés à des motivations extérieures (loisirs du rédacteur, localisation géographique, culture
...).

Le journaliste est polyvalent par définition et même plus, par principe. A défaut de l'être, il se met des oeillères et limite à la fois le champs de sa pensée et de sa capacité critique.

Il devient une sorte d'expert, donc plus un journaliste.

Bonne journée, ami polyvalents !


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