Dix faits surprenants et amusants sur la mer et les océans

Navigation fluviale, de l’importance d’un dispositif de remontée à bord


Certes, ce ne sont ni les vagues de l’océan Atlantique, ni les courants, mais les chutes du Niagara. Néanmoins, les bateaux de plaisance fluviale n’ont pas pour obligation de disposer d’un dispositif pour remonter à bord. Et lorsqu’on chute à l’eau, il faut bien trouver une solution.
Dimanche, 15h. Installés sur la berge avec des amis, nous pêchons quelque peu. Je m’approche de l’eau, un petit peu trop sans doute. Ce canal est bien clair, depuis le bord on en voit le fond.

Quelques cailloux, assez conséquents, me laissent penser qu’il y a très peu de fond dans ce canal d’Ille et Rance.

Boue, glaise ou maladresse, mon pied droit dérape. Le pied droit est déjà dans le fond, envasé de 40 centimètres, quand le gauche le rejoint.

Bien sûr, je sais nager et mes amis me tendent la main. Sauf que dans la vase et habillé, je suis bien empêché de pouvoir à la fois prendre un appui sur une berge en terre qui glisse sous mes pieds et mes mains et les injonctions contradictoires de mes potes.

L’un me tend la main, l’autre me tend un torchon (allez comprendre) tandis que d’autres restent à ne rien faire.

Organiser les choses à l’avance

La première leçon que je garde de cette mésaventure amusante et sans gravité est qu’il faut, à l’avance, se poser la question de la manière dont on fera les choses si elles se produisent. Qui fera quoi, dans quel ordre et avec quel moyen.
Depuis l’eau, on entend mal ce que demandent les autres, on voit mal ce qu’ils demandent (les mouvements de bras pour rester à flot envoient de l’eau dans les yeux) et, en bord de berge, on est pris entre des ronces, de la vase et de l’eau. Bref, la situation du naufragé en eau douce - marin éponyme sans doute - ne rend pas la communication facile.

Les pieds englués dans la vase, on ne peut pas se déplacer facilement, surtout chaussé de chaussures de randonnée et d’un pantalon qui n’a rien d’ergonomique dans l’eau.

C’est pour cette raison que j’aurais aimé que mes camarades d’activité et moi organisions les choses au cas où. Qui lance un bout, qui lance une bouée éventuellement, qui tient qui pour faire une chaîne de remontée et, anecdotiquement, qui se charge d’appeler les secours, ne serait-ce qu’en préventif ? 

Nous n’avons pas pensé à tout cela, il n’y avait a priori aucun risque. A priori.

Disposer de bons outils

Pour que je parvienne à remonter aisément à l’eau, les équipements sont nombreux qui auraient pu m’aider. La première chose, a posteriori, est de ne pas compter sur soi-même pour remonter seul. Encore une fois, pantalon mouillé, chaussures envasées, t-shirt trempé et lunettes pleines d’eau ne laissent que peu de place aux mouvements.

Au lieu de cela, si nous avions disposé d’un bout, attaché éventuellement à un arbre. Ou encore une bouée, ou une échelle télescopique qui, laissée dans un des coffres de voiture, aurait permis d’aller s’enfoncer, elle aussi, dans la vase mais aussi de me servir de marche pied.
Nous n’avions rien prévu, première erreur.

Navigation fluviale, de l’importance d’un dispositif de remontée à bord

Equiper les bateaux 

Coup de chance néanmoins, ce canal, par un beau dimanche de printemps, est relativement fréquenté, par des touristes qui louent des bateaux électriques. Ces bateaux, stables et confortables, ont un haut franc-bord et sont rassurants pour leurs passagers. Equipés fluvial, ils ne disposent pas d’échelle de bain ni d’aucun moyen de remontée à bord. Qu’il s’agisse d’un équipier ou d’un pêcheur tombé à l’eau, aucune solution n’existe à bord de ces bateaux pour repêcher le pauvre hère trempé dans l’eau douce.

C’est donc suspendu entre un pare-battage et un bout que ce gentil tourisme m’a ramené à un endroit en pierre (un déversoir de pluie) où j’ai pu retrouver un terrain “ferme” et solide.

Tout est bien qui finit bien, c’est évident. Parce que je suis en bonne santé, parce que je suis relativement jeune, parce que la température de l’eau était bonne et parce que ces touristes étaient là en promenade sur ce bateau.
S’il s’était agi d’un enfant, d’une personne malade ou moins habile ou, pire, en plein milieu d’une saison moins clémente, les choses auraient pu devenir plus graves. Y compris dans un canal qui cale 2.50 mètres en son centre.

Prévenir même les cas improbables

Bien qu’il soit inimaginable de tout prévoir, disposer d’un minimum de matériel, dès qu’on est proche de l’eau est une chose facile à prévoir. Une échelle, une corde, un grappin et, surtout, de l’organisation sont sans doute la clé qui permet de faire d’une frayeur de l’instant une partie de rigolade du futur.

C’est, aussi, à moi, usager, de faire attention, de prendre mes précautions et d’assurer mes appuis, que ce soit à terre ou sur l’eau, sur mon bateau comme sur celui d’un autre.

C’est aussi, peut être, une évolution de la norme de sécurité des bateaux fluviaux, qui pourraient par exemple être eux aussi, équipés d’une échelle de remontée à bord, au cas où …



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