Dix faits surprenants et amusants sur la mer et les océans

Non Paru : L'alternance, chemin aidé pour retrouver une main-d’œuvre qualifiée

La filière nautique manque cruellement de main-d’œuvre, qui plus est qualifiée. La faute à des erreurs de stratégies tant scolaires que professionnelles parfois, à un contexte de loisir et à des conditions de travail pas toujours évidentes. Heureusement, les aides à l’emploi d’alternants existent, mais risquent de péricliter d’ici à l’été 2023.

La filière nautique souffre tout autant que l’ensemble des activités de tourisme de lacune d’une main-d’œuvre à la fois qualifiée, motivée et pérennisée au sein des entreprises. Le turn-over est important et il est compliqué de garder les bons éléments.

Pour pallier le premier problème - le second se règle en interne dans les entreprises par une politique RH innovante et ambitieuse - l’état a mis sur pied un nombre important de mesures qui permettent d’amortir les embauches d’alternants. Ces mesures visent à être des tapis d'atterrissage pour les entreprises en cette période d’incertitude (disponibilité des pièces, redressement de l’économie, évolutions des usages…).

Pourquoi un alternant ?

L’alternant est, le plus souvent, un jeune qui sort de l’école ou qui a démarré une courte carrière et qui désire à la fois apprendre un métier (partie scolaire théorique) et gagner un revenu (partie professionnelle pratique). Cet alternant sera formé aux méthodes, aux outils et aux spécificités de telle ou telle marque. Motorisation, accastillage, électronique de bord … Chaque revendeur a sa marque de référence, à laquelle il sait que son apprenti aura été formé, avec les bonnes méthodes et les bonnes pratiques en tête. Important, l’alternant n’est pas un salarié “comme les autres”, il n’a pas encore acquis toutes les compétences qui font de lui un professionnel averti et autonome.
Il représente donc immanquablement une charge humaine pour l’entreprise. Cet investissement sera rapidement amorti par un professionnel qui, s’il est correctement accompagné par son “maître d’apprentissage” ne verra point de raison de le quitter. Un rapport gagnant-gagnant se met en place, basé sur la confiance, l’expérience et la pérennité professionnelle.

Enfin, un alternant, souvent jeune, apporte un vent de fraîcheur dans l’entreprise, dans les idées et les approches qu’il amène et dépose avec lui. 

Quels contrats possibles ? 

Deux grandes catégories de contrats existent : 

- Le contrat d’apprentissage concerne les jeunes âgés de 16 à 30 ans. Ce sont des contrats d’apprentissage d’une durée fixée à l’avance (forme de CDD donc) de 2 à 3 années selon les métiers choisis (Technico-commerciale TCISN, Bac Pro Maintenance nautique ou BPJEPS Voile Croisière et BPJEPS Voile Multisupports).

-Le contrat de professionnalisation s’adresse, lui, à deux publics. Les jeunes de 16 à 25 ans et des demandeurs d'emploi âgés de 26 ans et plus. Dans ce second cas, ce peut donc être des salariés multipotentiels. Par exemple, l’entreprise peut recruter, en alternance, un futur mécanicien qui saura programmer en informatique et évoluer en interne vers des fonctions support IT. Le contrat de professionnalisation est à durée déterminée variable (Maintenance nautique en 18 mois, CQP Mécanicien nautique en 18 mois)

Quelles aides sont possibles ? 

Si le recrutement de main-d’œuvre doit gouverner au recrutement de celle-ci, les aides proposées sont aussi des éléments à même de motiver les patrons.
En 2022, les aides sont elles aussi selon le type de contrat : 

-Contrat d’apprentissage
-Aide exceptionnelle d’un montant de 5 000 à 8 000 € pour l’embauche d’un jeune de moins de 30 ans,
-Aide unique annuelle de 4125€ la première année pour l'embauche d'un apprenti de 30 ans ou plus, puis pour toute embauche : 2000€ la 2e année et 1200€ la 3e année,
-Enfin, aide à l'exercice de la fonction de Maître d'apprentissage qui consomme du temps d’un autre salarié.

-Pour les contrats de professionnalisation 
-AL'alternance, chemin aidé pour retrouver une main-d’œuvre qualifiéeide exceptionnelle d’un montant de 5 000 à 8 000 € pour l’embauche d’un jeune de moins de 30 ans,
-Aide à l'exercice de la fonction de Maître d'apprentissage qui consomme du temps d’un autre salarié,
-Aide forfaitaire à l'employeur (AFE) pour l'embauche d'un demandeur d'emploi âgé de 26 ans ou plus (2000€),
-Aide à l’embauche d'un demandeur d'emploi de longue durée (8000 €, en plus de l’AFE),
-Aide à l’embauche d'un demandeur d'emploi +45 ans (2000 €, en plus de l’AFE),
-Aide pour les entreprises dépendant de la navigation de plaisance, à jour de leurs cotisations auprès de OPCO 2i et ayant un code NAF éligible (5€/heure de formation).

Parlons chiffres

Pour illustrer ces aides, prenons deux exemples d’emplois du secteur nautique :
Ces tableaux tendent à démontrer qu’une embauche, en contrat d’apprentissage comme en contrat de professionnalisation est clairement avantageuse pour l’entreprise en termes financiers et qu’elle offre une rare opportunité d’obtenir une main-d’œuvre qualifiée et fidèle.

Le seul écueil qu’il faudra que la profession évite, à l’instar d’autres domaines (restauration, hôtellerie, tourisme) est de ne vivre que sous les perfusions de ces aides à l’emploi et à la formation. Elles ne doivent être vues que comme des tremplins vers l’embauche définitive, en contrat “non aidé” pour préparer la prochaine génération de professionnels du nautisme.




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