Bonjour les liseuses, bonjour les liseurs,
J'aimerais, aujourd'hui, vous parler de potentiel démocratique.
Sauf à avoir hiberné ces derniers mois, vous n'êtes pas sans savoir que les chaînes C8 et NRJ12 ont disparu du paysage audiovisuel français le 1er mars dernier.
C’est affreux, non ?
C’est la fermeture de C8 qui m'intéresse ce midi.
Je confesse, il y a une grosse dizaine d’années avoir regardée l’émission phare de cette chaîne.
Soyez assurés que je n'en tire aucune fierté.
Je voudrais m'ériger en défaut face à quiconque parlerait d'un bienfait à propos de cette fermeture d’antenne.
Il n’est jamais une bonne nouvelle pour la démocratie que de voir disparaître un média et ce quelle que soit la couleur des propos tenus, du moment qu’ils ont une forme et une éthique du journalisme quand ils s’en targuent.
La contradiction, la mise en perspective, le droit de réplique, la loi de 1898, la convention de Munich, toutes ces obligations qui s’imposent à celui qui choisit comme métier d’informer, pas d’amuser.
Je vous accorde que des spaghettis dans le slip jusqu'à l’obligation odieuse de toucher les parties génitales d’un chroniqueur pour avoir jeu gagné, les bornes ont été dépassées de longue date par cet amuseur pas amusant.
Bien, mais la chaîne C8 ne salarie pas que Mr Hanouna et elle a eu en de multiples occasions l’opportunité de se rattraper.
C'est toute une équipe, invisible à l’écran, qui œuvrait derrière ce vomi televisuel. C’est toute une équipe qui se retrouve aujourd'hui sans emploi.
Si nous ne pouvons que nous réjouir de la fin des turpitudes de ce porte-voix de Vincent Bolloré, nous devons regretter que l'espace d’une voix se ferme et que des personnes se retrouvent sans emploi.
Vous pourrez me répondre à juste titre qu’il aurait suffi de supprimer “Touche pas à mon poste” pour produire le même effet. Seulement, ce monologue quotidien, humiliant et honteux dans sa forme comme dans son fond, prenait trop de place sur la grille de cette chaîne devenue otage victime du syndrome de Stockholm bien volontiers.
Mon propos, vous l’aurez compris, parle plus de démocratie que de Cyril H.
Chaque fois qu’un journal fait faillite, chaque fois qu’une radio disparaît, chaque fois qu’on supprime une chaîne de télévision, c'est le potentiel démocratique de ce média qui s’érode.
C8 n’est pas la première chaîne à disparaître, il y eut la 5 en son temps. Avons nous entendu parler de Jean-Claude Bourret récemment ?
Il y aura, c’est l’évidence même, d’autres médias qui disparaîtront et d’autres avis sur d’autres médias.
Sauf que les autres, quand ils le font, c’est dans un cadre informatif, surveillés qu'ils sont par les instances de contrôle de la déontologie journalistique.
Réjouissons-nous sagement de l’arrêt de C8.
Car c’est affreux !
Bonne journée,
Olivier
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